Un groupe de sept personnes comprenant des médecins et une épidémiologiste tire la sonnette d’alarme concernant le nombre trop élevé de morts évitables en France. Il met en cause «les agissements de puissants lobbies» pour au moins un quart des décès au pays, rien de moins!

Comme à chaque présidentielle depuis 1988, ce groupe interpelle les personnes candidates. Cette année, il leur pose 20 questions concernant des mesures de santé publique et publiera leurs réponses sur son site Web avant le premier tour.

Il est clair que les intérêts purement financiers n’ont pas leur place quand vient le temps de concevoir des mesures de santé publique qui doivent protéger les vies françaises. Nous devons savoir ce qu’en pensent les candidate et candidats à la présidentielle!

Que ce soit en matière de tabagisme, d’alimentation, de consommation d’alcool, de sécurité routière ou de marketing des médicaments, les lobbies pèsent lourd et bloquent des changements législatifs et réglementaires qui pourraient sauver des vies.

Leur poids est particulièrement évident en ce qui concerne l’adoption d’un nouvel étiquetage alimentaire. Les changements traînent en longueur parce que l’industrie refuse d’accepter les preuves scientifiques qui démontrent déjà l’efficacité du système à 5 couleurs (le Nutriscore). Les lobbies agroalimentaires ont réussi à imposer encore plus d’études sur encore plus de propositions. Pendant ce temps, on consomme toujours trop de sucre et de sel. Bravo!

Le résumé du groupe de défense de la santé publique est lapidaire: «Exiger toujours plus d’expérimentation est une pratique efficace et récurrente pour retarder la mise en place d’une mesure de santé publique qui s’oppose à des intérêts financiers».

Nous voulons savoir ce qu’en pense la classe politique! C’est elle qui doit mettre fin à cette influence malsaine! Nous pouvons envoyer un message clair si nous sommes suffisamment nombreux: nous en avons assez que la voix des experts soit noyée par les intérêts financiers des industriels.