Pourquoi Haïti est-elle plongée dans une misère si profonde et si permanente ?
Selon une nouvelle enquête publiée par le New York Times, le Crédit industriel et commercial (CIC) y est pour beaucoup. La banque française aurait massivement extorqué les revenus de l’État haïtien à une époque où des investissements publics clés auraient dû être réalisés pour assurer sa stabilité et son développement.
Sur l’ensemble des impôts et taxes collectés par Haïti lorsque le CIC contrôlait sa banque centrale, seulement 2% allait à la construction et à la direction du pays. Le reste était en grande partie englouti par le CIC et ses investisseurs.
Haïti n’a jamais pu profiter de ses revenus, développer ses infrastructures et investir dans son avenir. L’île a été vampirisée par la France et les États-Unis qui l’ont ensuite placée sous perfusion humanitaire.
Avant de « construire un monde qui bouge », comme le veut son slogan, le CIC ferait mieux de construire un monde plus juste et de rembourser sa dette à Haïti.
Dites à Nicolas Théry et Daniel Baal, respectivement président et directeur du CIC, de rembourser les sommes volées au peuple haïtien.
Peu de gens le savent, mais Haïti à payer le prix fort pour s'être libérée du joug colonial français.
Le jeune État libre et indépendant a dû payer des « réparations » monstres à la France et ses colons. Pour rembourser cette extorsion, masquée en « dette », Haïti sera forcée de contracter des emprunts énormes auprès de banques françaises.
En 1880, près de 80 ans après sa libération, Haïti commence à voir le bout du tunnel. Elle se dote d’une banque nationale et compte l’utiliser pour rembourser l’ensemble de ses dettes pour enfin se concentrer sur son développement. Mais derrière cette banque « nationale », c’est le CIC qui est aux manettes, contrôlant le Trésor public d'Haïti depuis Paris.
Durant des décennies, le CIC va siphonner les impôts de l’île, lui imposer des frais faramineux, et l’obliger à contracter toujours plus de prêts.
Les sommes extorquées et détournées par le CIC représentent des milliards de dollars. Et c’est sans compter la richesse qui aurait découlé de la construction d’infrastructures qui aurait permis de faire fructifier cette manne financière.
Demandez que le CIC s’engage dès maintenant dans une démarche de remboursement et de réparations envers le peuple Haïtien.
Interrogé, le Crédit Mutuel, dont le CIC est aujourd’hui une filiale, parle de situation « gênante » et promet d’embaucher une équipe de chercheurs pour évaluer le rôle du CIC dans le pillage d’Haïti…
Quelles recherches biaisées veulent-ils effectuer ? Aujourd’hui, l'enquête du New York Times vient confirmer ce que de nombreux chercheurs haïtiens dénoncent depuis des décennies. Les dates, les chiffres, tout concorde. Le peuple Haïtien a assez attendu et subi. Le CIC doit payer maintenant !
Partout dans le monde, le débat sur les réparations s’amplifie. De nombreuses banques et sociétés d’assurance ont bâti leur empire sur l’esclavage et la colonisation. Cet argent doit revenir à ceux à qui il appartient, afin que ces peuples spoliés puissent investir dans leur avenir.
Rejoignez le mouvement pour la justice :
Exigez que le CIC paye sa dette à Haïti !
Plus d’informations
Comment une banque française a fait main basse sur Haïti
The New York Times. 20 mai 2022.
The New York Times. 20 mai 2022.
Haïti : comment la France a obligé son ancienne colonie à lui verser des indemnités compensatoires
Le Monde. 23 mai 2022.
Le Monde. 23 mai 2022.
Indemnité exigées à Haïti par la France: pourquoi l'article du "New York Times" fait polémique
HuffPost. 23 mai 2022.
HuffPost. 23 mai 2022.
(En anglais) The New York Times Corrects Lousy Haiti Coverage in … The New York Times
The New Republic. 25 mai 2022.
The New Republic. 25 mai 2022.