Mise à jour du 25/05/2021 : VICTOIRE !!!
Après que plus de 115 000 membres de SumOfUs aient demandé à AccorInvest et Accor de respecter la dignité des femmes de chambre de l'hôtel Ibis des Batignolles et de leur accorder de meilleures conditions de travail, elles ont finalement obtenu gain de cause !
Elles obtiennent une revalorisation de leur salaire allant de 250 à 500 euros par mois, une baisse des cadences infernales qui leur étaient imposées ainsi que des moyens de s’assurer que les heures supplémentaires seront systématiquement comptées. Ces femmes courageuses obtiennent aussi la réintégration de deux femmes de chambres licenciées pendant la grève, la mise en place de deux délégués syndicaux sur le site de l’hôtel et le paiement des salaires le 5 du mois suivant plutôt que le 11.
Au terme d’une mobilisation de près de 2 ans sur le terrain et d’une mobilisation massive des membres de SumOfUs, cette victoire démontre que la lutte paye et qu’ensemble, si nous ne lâchons rien, nous pouvons forcer les grands groupes à placer l’humain avant le profit.
Avertissement : cette campagne aborde la question du harcèlement et des violences sexuelles au travail.
17 minutes. C’est le temps que l'hôtel Ibis des Batignolles donne au personnel pour : aérer une chambre, ramasser les déchets, changer les linges, récurer la salle de bain, les toilettes, faire le lit, les poussières, l’aspirateur, passer la serpillière et passer l'aspirateur à nouveau.
Tout ça entre 14 et 34 fois par jour pour un maigre salaire qui peine parfois à dépasser les 700 euros par mois.
Ça vous donne le tournis ? Ces femmes de chambre aussi. Elles accumulent les blessures à cause de ces cadences impossibles qu’elles comparent à de l’esclavage moderne. C’est pour ça qu’elles luttent depuis 20 mois pour obtenir des conditions de travail décentes.
Une personne peut pourtant mettre fin à cette situation inhumaine : c’est Cédric Durand, directeur des opérations Europe du Sud pour le groupe AccorInvest, dont dépend l’hôtel Ibis des Batignolles. AccorInvest refuse d’accorder des conditions de travail décentes aux femmes qui entretiennent cet hôtel. Tout ça doit cesser !
Exigez que Cédric Durand respecte la dignité de ces femmes et les intègre pleinement à l’équipe de l’hôtel.
AccorInvest cherche à se dédouaner car ces femmes travaillent pour STN, un sous-traitant. Elles demandent leur intégration à l’équipe d’Ibis pour bénéficier des mêmes conditions de travail, du même salaire, du même statut et des mêmes avantages que les autres employés.
Ibis, marque du groupe Accor qui détient 30% d’AccorInvest, prétend avoir trouvé des solutions. En réalité, seul le sous-traitant a proposé une “solution”, la voici : une canette et 2 euros de prime de panier repas !
Une proposition humiliante pour ces femmes qui disent ne pas avoir eu droit à une simple bouteille d’eau pendant leur journée de travail.
Cette humiliation s’ajoute à bien d’autres. Les femmes de chambres de l’hôtel Ibis des Batignolles dénoncent des pratiques de harcèlement. Les faits qu’elles relatent sont choquants : lorsqu’elles questionnent leurs conditions de travail, on leur indique que le pôle emploi se trouve de l’autre côté de la rue. Lorsqu’elles demandent plus de respect, on dit à ces femmes, pour la plupart immigrées, de rentrer chez elles si elles ne sont pas contentes.
Pire encore, certaines disent avoir été victimes de violences sexuelles mettant en cause des clients, mais aussi l’ex-directeur de l’hôtel. Quand elles remontent ces agressions, certaines affirment qu’Ibis se contente de leur envoyer une lettre d’excuse générique. Une plainte a été déposée, l’instruction est en cours.
Dites à Ibis de respecter la dignité de ces femmes et de les intégrer pleinement à l’équipe de l’hôtel.
Nous avons une opportunité unique de faire pencher la balance du côté de ces femmes courage. La pression qu’elles exercent sur Ibis et Accor depuis 20 mois leur a enfin permis d’obtenir l’ouverture des négociations. Dans le même temps, son concurrent direct, le groupe Louvre Hôtels, vient de mettre fin à la sous-traitance dans deux de ces hôtels après une mobilisation similaire des femmes de chambre.
Les femmes de chambre ont assez attendu, il est temps pour le géant de l'hôtellerie de prendre ses responsabilités en mettant un terme à l’exploitation de ces travailleuses.
Je demande à Ibis d’accorder à ces femmes le respect qu’elles méritent en les intégrant à l’équipe de l’hôtel.
Plus d’informations
Mediapart. 24 mai 2021.
Mediapart. 1 août 2019.
Libération. 9 mars 2020.
Le Monde. 24 juillet 2019.
Les Inrocks. 1 septembre 2020.